samedi 10 novembre 2012

ALIENATION DIGITALE OU DEPENDANCE ENERGETIQUE

L'espèce humaine ne cesse d'évoluer, de se transformer entrainant avec elle son histoire, notre histoire. Celle-ci s'étoffe au fil du temps, au fil des conflits, des catastrophes, des modes, des inventions aussi. Le contexte dans lequel nous vivons va-t-il modeler nos mentalités ou bien est-ce l'inverse, nos mentalités vont-elles créer un contexte plus ou moins propice à une certaine évolution plutôt qu'une autre? L'Histoire démontre clairement que les grandes inventions du 19ème siècle ont été absolument capitales pour nous guider vers ce que nous sommes devenus aujourd'hui. L'Histoire démontre aussi qu'elle peut se répéter sous différentes formes à des périodes différentes les unes des autres. L'Histoire a le temps, car elle est insatiable de présent tout frais qu'elle classe rapidement sur les étagères du passé. Ce passé, c'est le notre, celui de notre race, la race humaine. Dépoussiérer parfois l'Histoire, c'est prendre le temps de se retourner, sélectionner, analyser, établir un parallèle avec l'instant, avec le contexte, celui d'aujourd'hui. L'Histoire peut alors devenir une sorte d'assurance. L'assurance de ne pas construire un avenir peuplé des mêmes tragédies engendrées par l'Homme. Des civilisations entières ont subi des décadences qui leur ont fait mordre la poussière pour des siècles. Pourtant, ce sont ces peuples qui dans leur contexte, étaient les plus avancés technologiquement. Enchainés dans un redoutable typhon ultra matérialiste, nous avons connu -pour certains- l'ère de la mécanique,(qui a plus de 2000 ans...)simple; une sorte de mouvement perpétuel qui fonctionnait à l'aide d'engrenages et bien d'autres pièces encore, comme une montre que -jadis- nous remontions le soir, avec son petit cliquetis familier, léger, à chaque fois que l'on tournait le bouton, le remontoir. Ce remontoir était alors indispensable pour indiquer le temps à venir. L'ère de la carte graphique est passée par là, c'est la technologie de pointe. L'informatique est venu supplanter la mécanique. Soit. Mais cet iceberg prend plus d'ampleur dans sa partie cachée, insidieuse, que sa partie visible qui peut nous amener à faire une réflexion de ce type: "heureusement qu'il y a l'informatique aujourd'hui !". Alors baissons la tête et prenons le temps de voir ce qu'il y a dessous et les conséquences sur notre espèce. Particulièrement à titre individuel, dans un milieu autre que celui professionnel où la performance est sans cesse remise en question et la concurrence plus dure, l'Homme se fait assister par la technologie. Dans ce domaine, il n'y a ni concurrence, ni demande de performance. C'est à titre privé et personnel. Le système actuel en place a créé un besoin sans cesse renouvelé d'acquérir des appareils pour nous empêcher d'avoir un quelconque cheminement intellectuel, d'émettre une pensée, un quelconque humour.L'aliénation digitale prend alors tout son sens. Les domaines couverts par des appareils à écran sont de plus en plus large. Mais, l'assistanat à outrance, est-ce ainsi que nous pourrons développer et faire perdurer harmonieusement l'espèce humaine ? L'Homme possède initialement cinq sens. Des sens qui dans l'évolution de notre société ont été largement réduits avec l'évolution de notre mode de vie. Non! Je ne souhaite absolument par les retrouver dans le sens intégral du terme, en vivant comme un homme du Néandertal. Cependant, je ne souhaite pas non plus que notre espèce soit amputée de ses sens dans les siècles à venir, car Dame Nature est bien faite et l'Homme se modifiera lentement pour s'adapter à son mode de vie. Mais cela sera une période de grande dépendance, pire que celle que nous connaisons aujourd'hui. Nos sens, pour la plupart, seront comme nos terres, en jachère... Nous ne ferons que traverser cette limite subjective entre le trop et la pas assez, où, plutôt, le pas assez et le trop. Pour ma part, je pense que nous avons dans de nombreux pays franchi cette frontière. Le processus a été largement accéléré à la fin des années 1990 jusqu'à...Je ne sais pas, et cela donne le vertige, ce vertige lorsque notre pied glisse lentement vers le néant et que notre Histoire ne nous retient plus. Combien de jeunes ne s'intéressent plus à l'environnement dans lequel ils évoluent? Lorsqu'on ne s'étonne plus de rien, lorsqu'on ne s'émerveille plus, lorsqu'on ne rie plus, lorsqu'on ne s'intéresse juste qu'à la jouissance instantanée, fugace, on devient alors linéaire, un peu comme un électrocardiogramme...d'un être sans vie. La déferlante digitalisation fait partie intégrante de cette gangrène qui ronge lentement l'Humanité pour nous enfermer corps et âme dans une sorte d'apathie générale, laissant nos sens en repos, Juste nos yeux, chaussés de paires de lunettes dès le plus jeune âge, subsisteront, avec le toucher, le tactile... Voici un petit aperçu d'une journée type de celui que nous appellerons "il". Dés le matin, "il" devra regarder et éteindre son réveil, puis, debout, "il" allumera la télévision. Le téléphone en fonction, "il" rejoindra son travail muni de son indispensable GPS. Dans son bureau, "il" mettra en fonction son ordinateur et son téléphone de fonction. "Il" baladera parfois ses phalanges sur son Smartphone personnel. Le rendement professionnel sera alors à la baisse et à la fin, c'est un PIB tout entier qui pourra se voir modifier. Mais, revenons à notre "Il", celui qui va éteindre son ordinateur, remettre son GPS pour éviter les problèmes de circulation et, qui va rentrer à son domicile. "Il" parle peu, l'écran isole plus qu'il ne rassemble. A ce moment là, "Il" a deux solutions. Soit "Il" allume la télévision, soit l'ordinateur. Mais non! Les enfants sont déjà devant la "télé", reste l'ordinateur. Ouf! "Il" sortira une pizza surgelée car "Il" doit se nourrir et les enfants aussi. Le soir, ses descendants couchés, c'est "Il" qui prendra sagement place devant la télévision. "Il" s'attardera devant un film moyen, entrecoupé plusieurs fois par de la publicité quelconque. Prés de lui, l'ordinateur sera en fonction. Il attend une réponse de "Youpi", une femme rencontrée sur un site, quelconque. "Il" essaiera de refaire sa vie à travers un écran plat. En vacances, il confiera de nouveau son trajet à son GPS. Dans la voiture, bien installés à l'arrière, les enfants regarderont des films sur les écrans encastrés dans les appuie-têtes. Le paysage, quel paysage?...En arrivant à la location, "Il" vérifiera si l'ordinateur fonctionne, surtout internet. Quant aux enfants, heureux, ils s'exclameront: "elle est chouette la télé, papa, tu as vu le grand écran!" et "Il" de répondre "Super". Ils seront à la montagne, à la mer, en Bourgogne, pourquoi pas ? Qu'importe, ils auront un grand écran et bientôt le plus âgé des deux enfants aura un Iphone 5 pour ses 10 ans...super!Oui, tellement super qu'une fois adulte, il ne sura plus se diriger, la géographie sera une science oubliée, lire un livre sera impossible sans électricité. Ah ! Quel plaisir de lire, de pouvoir tourner une page assis dans la colline, bien à l'abri du Mistral, avec le chant des oiseaux (des vrais) et pour parfum,celui de la nature. Mais cela, c'est déjà de l'Histoire, de l'Histoire poussiéreuse. L'être humain sera alors en permanence à la recherche d'une prise, d'une pile, pour ses appareils divers et variés que l'on essaie de ramener à un seul et unique que l'on manipulerait 50 fois par jour. Nos enfants auront tout fait: Ils seront tous Neil Armstrong, ils auront été pilote de chasse, coureur automobile en F1 et guerrier avisé avec des doigts aux phalanges ultra larges à force de glisser sur un écran tactile. Et pour finir, ils auront tous un minimum de 250 amis, les bons amis des réseaux sociaux. Ceux qu'il ne faut surtout pas appeler si vous êtes en panne de voiture à une heure du matin sur une petite route de Lozère où si vous recherchez des bras pour déménager. Devant un écran en permanence, loin du monde qui l'entoure, loin de nous, des uns, des autres, l'Homme perd le sens des réalités, de la réactivité, car la vie n'est pas virtuelle, l'espèce humaine non plus. Alors! Et l'électricité dans tout cela ? Pourquoi nous rendre aussi dépendant d'une seule et unique source d'énergie ? La part des choses est une notion que la masse humaine poussée par "Dame Consommation", n'a plus plus à l'esprit. Pourquoi une branche de la technologie nous a mené vers cette aliénation ? Aller toujours plus loin, pour certains, c'est bénéficier d'un profit toujours plus élevé et ceux-ci nous inondent de technologie de plus en plus avancée afin de nous aider à nous défaire toujours davantage de la réflexion et ainsi nous manipuler plus aisément. Vive la consommation! Dés le plus jeune âge, à la maison et même à l'école, il faut pouvoir déjà se trouver devant un écran. Le bonheur ne passe pas encore par le nombre d'écrans par habitant! Alors tout n'est peut-être pas perdu! Et l'électricité... Et si par le plus grand des hasards, quelque chose venait à manquer ?... Quelque chose de primordial?... L'ELECTRICITE !!!

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